samedi 30 septembre 2017

Notre épopée au Cameroun : Douala, nous voilà !

3 septembre

Arrivés a Douala vers 18h. Le temps de récupérer nos valises et de passer le contrôle des passeports, et nous retrouvons Armand, notre président, qui nous attend ! Il nous présente sa "maman" Antoinette, qui est très heureuse de nous rencontrer. Elle est venue nous chercher avec son 4x4. On loge de justesse nos 8 valises et on se tasse à 4 sur la banquette arrière. On a le droit a un tour "découverte" dans la ville de Douala. La circulation est complètement chaotique. Des petites motos et motos-taxis slaloment autour des voitures avec 2 ou 3 personnes dessus, et même jusqu'à 6 personnes avec des enfants : un adulte, deux enfants devant, trois enfants derrière quand ils sont petits. C'est de la folie. Une pile de pneus fait office de rond point improvisé. La circulation est extrêmement dense, mais aussi incroyablement fluide. On voit aussi beaucoup de rassemblement de musulmans dans les rues et sur les places qui fêtent l'Aïd el Kébir. Il y a beaucoup de petites baraques le long de la route qui vendent du poisson ou du porc grillé. Armand s'arrête a plusieurs reprises auprès de marchants ambulants pour acheter des cacahuètes grillées en bouteille, des bananes et des mangues.
















On arrive chez Antoinette, dans le quartier de la Cité des palmiers, et on s'installe dans sa grande maison. À peine arrivés : coupure générale de courant. On sort les lampes torches. Personne ne s’inquiète. Ça a l'air habituel. On rencontre ses sœurs et sa fille adoptive, Joséphine. Coraline, Antoine, et Armand logeront quelques maisons plus loin chez Papa Charles. On nous sert l'apéritif avec des bières locales et du Top (des sodas camerounais). Un festin nous attend avec un buffet de plats typiquement africains : des gambas, du poulet au lait de coco, du poisson "capitaine" grillé, du Ndolé aux crevettes, tout cela accompagné de manioc, d’igname, de riz et de légumes cuits. Des musiciens au piano jouent pendant le repas et quelques uns accompagnent au chant. Des chants traditionnels camerounais aux classiques européens : Florent Pagny, Notre dame de Paris, Guantanamera.



Notre épopée au Cameroun : cap sur Kribi

4 septembre


Lundi matin, la messe est a 6h à l'église de la paroisse St Marc. Il y a beaucoup de monde dans cette église aux allures de hangar, que les paroissiens ont financé eux même. Les chants sont joyeux et rythmés. C'est aussi le jour de la rentrée des classes. Après la messe on va petit-déjeuner chez Papa Charles. Du pain avec du "beurre" camerounais (des avocats en cube avec des oignons blancs), une omelette aux oignons, de la papaye, café et tisane à la citronnelle fraîche. On rentre chez maman Antoinette pour récupérer les euros que l'on apportés et que l'on va changer en francs CFA. Marie-Chantal (une sœur de maman Antoinette) arrive avec un sac de course en plastique noir, duquel elle sort une liasse de billets de 10000 francs CFA. Franchement, pourquoi s'embêter à aller dans un bureau de change ?! 2000 euros c'est 163000 franc CFA. En coupures de 10000. On change aussi un peu d'argent de poche pour nous.

Ensuite Marie-Chantal et Papa Charles nous emmènent au marché. Armand y retrouve sa sœur Mimi Nadège avec sa petite fille de 6 mois Élisabeth. Papa Charles nous guide à travers les étals et nous montre tout ce qu'il y a voir. Les étals de poissons frais et de poissons fumés (carbonisés serait plus exact), les légumes, le manioc, du minyombo (du manioc enveloppé dans des feuilles de bananier). Le plus surprenant c'est sûrement les étals de charbon, où l'on peut acheter son seau de charbon. On déambule parmi les boutiques de vêtement "afritude". C'est extrêmement étrange d'entendre les gens dire "Salut les blancs !". Quelques femmes s'agacent que l'on prenne des photos mais Armand calme le jeu.

Nous allons ensuite effectuer la première visite de notre programme : l'hôpital du district. Alors là, c'est un peu comme dans les documentaires : plein de gens assis sur des bancs, qui semblent tous être là depuis des heures. Les bâtiments forment un rectangle avec une cour au milieu. Quand on passe devant certaines salles, on peut voir des dizaines de lits d'hôpital entassés. Nous sommes accueillis par la secrétaire générale et un jeune docteur qui nous exposent le fonctionnement de l'hôpital et les problèmes qu'ils rencontrent, notamment en terme d'assurance maladie : beaucoup de gens ne sont pas assurés et n'ont pas les moyens de payer des frais médicaux. Leur politique ici, c'est de les opérer quand même, et de s'arranger après. Ils nous parlent surtout des accouchements et des césariennes qui sont très problématiques, avec une mortalité infantile très élevée. C'est un hôpital qui fonctionne avec 250 personnes 24h sur 24. Il nous dit aussi qu'il reçoivent des subventions "au mérite", et qu'ils ont programme sur la qualité de leur fonctionnement.

À midi, nous mangeons les restes du buffet de la veille. Il y aurait encore assez de nourriture pour deux autres repas. On a déjà l'impression de passer notre temps à manger ! Une dernière conversation avec maman Antoinette dans le salon, où elle nous parle de sa vie, de ses voyages et de ses "enfants". Ce sont des gens très croyant et il y a rarement une phrase qui ne se termine par "Dieu vous bénisse" ou "avec la grâce de Dieu".


Le chauffeur de l’évêque de Kribi, Karol, arrive avec son pick-up. Après avoir mangé un morceau, on le charge avec toutes les valises. On se retrouve de nouveau serrés à 4 sur la banquette arrière. C'est pour mieux être dans l'ambiance. Les 3 h de route entre Douala et Kribi vont être longues ! Encore une fois, on est frappé par l'anarchie sur la route. Il semble n'y avoir aucune règle, et le klaxon est ton meilleur ami. On est à peine parti que le pneu d'un camion éclate juste devant nous : nous sommes les seuls à sursauter et le camion ne s'arrête même pas ! On sort petit a petit de Douala et on arrive sur la nationale 3 qui va a Kribi. Même sur cette grande route où on roule à 90, il y a des gens qui marchent, ou même qui qui dorment, qui réparent leur moto ou qui vendent des bananes sur le bord de la route. Mais vraiment sur le bord de la route, pas 2 m a coté. Au péage il y a plein de vendeurs avec des bassines sur la tête qui veulent nous vendre des noisettes ou des gâteaux. Tout le long de la route jusqu'à Kribi, c'est une forêt dense et très verte qui borde la route. Armand nous apprend a reconnaître les palmiers, les bananiers, les cocotiers, les safoutiers, les avocatiers, les manguiers et les bambous gigantesques.
On fini par entrer dans le diocèse de Kribi et par arriver à l’évêché. C'est un grand bâtiment qui est neuf. On est bien accueilli et on nous installe dans des fauteuils avec une télé géante, et des rafraîchissements. L’évêque va nous recevoir. C'est un jeune évêque très sympathique. Il nous remercie pour ce que l'on a fait pour cette école. "L'éducation pour moi est ma priorité. Je suis moi même enseignant [...] pour moi c'est une sensibilité et une priorité. Notre diocèse dans ce domaine a des lacunes et il nous faut des volontés." Puis on parle du programme des quelques jours ici.
On décharge les valises de fournitures et le chauffeur de l'évêque nous conduit dans notre lieu de résidence, dans un centre d'accueil tenu par des sœurs. On loge dans des petites chambres de 2. On se réjouit qu'il y ait une moustiquaire !.. puis on se rend compte qu'il y a un jour de 5 cm sous la porte. Bon, et bien il va falloir mettre la dose de produit... Après une bonne douche (froide) pour certains, on passe à table. Au menu poisson entier et bananes plantain. Un régal.


 


Notre épopée au Cameroun : découverte de l'école

5 septembre

Il a plu toute la nuit des trombes d'eau. De quoi nous rappeler que c'est la saison des pluies.
Petit dej' à 9h. Omelette aux oignons et pain avec du Chococam (le Nutella camerounais). Armand nous présente Nicky, un jeune qui va nous accompagner et qui sera notre chauffeur pour aller à Yaoundé.


On se rend a pied à l'école pour jeter un premier coup d'œil. L'inauguration sera demain. Sur la route on découvre une colonie de gendarmes dans un arbre. Il s'agit de petits oiseaux jaunes dont les nids ressemblent à des boules accrochées aux branches des arbres. Arrivés à l'école Saint-Joseph, la directrice nous accueil chaleureusement : "Ah ! Nos bienfaiteurs ! Vous avez fait bon voyage ?" Les travaux sont presque terminés, les ouvriers finissent la dernière couche de peinture. L'école est comme neuve, on ne distingue même pas les deux nouvelles salles de classe du reste. La directrice nous fait faire le tour des classes pour nous présenter.











































On finit le tour du quartier où se trouve l'école, qui s'appelle New Town (prononcé Newton, par les africains, comme s'il s'agissait du célèbre physicien !) et il se remet a pleuvoir. On s'arrête sur la route dans un "musée" : une petite boutique de vêtements et d'art africain. À midi, Armand et Nicky nous emmènent au débarcadère manger du poisson. C'est simple, on s'installe à la terrasse d'une sorte de restaurant, on va choisir avec le cuisinier du poisson ou des gambas au marché au poisson juste a coté, puis il nous le fait griller pendant qu'une jeune nous prépare des bananes plantain, des frites maison et du manioc en accompagnement. On attend avec une bière camerounaise.













Après avoir bien mangé, Nicky appelle un taxi et nous allons voir les chutes de la Lobé. C'est un site unique, où une rivière Lobé se jette directement dans la mer en chute d'eau. À peine le taxi arrêté, des personnes nous sautent dessus pour nous proposer un tour en pirogue au pied des chutes. Pourquoi pas ! La rivière est vraiment large, c'est ce qui rend les chutes impressionnantes ! Mais elles ne sont pas très hautes, peut-être 7-8 mètres. En fait, comme on est à la saison des pluies, le dénivelé entre le haut et le bas n'est pas si important. Dans quelques semaines il n'y aura même plus de chutes avec le volume d'eau qui arrivera ! Les bords de la pirogue sont quasiment au même niveau que l'eau... hyper rassurant. La pirogue nous emmène au pied des chutes, puis un peu plus loin, dans un endroit où l'eau est très calme (ce qui contraste fortement). Ensuite, on accoste sur la petite île en face. Il y a des trous dans le sable, dans lesquels se cachent des crabes. On voit de loin un village de pêcheurs. On reprend la pirogue et on débarque de nouveau tout près des chutes. Il y a un passage où l'on peut grimper pour se retrouver en haut des chutes. Enfin, on reprend la pirogue pour retourner au point de départ, et reprendre le taxi. Celui-ci nous emmène sur une petite plage déserte où l'on peut se baigner. L'eau est très bonne et il y a de sacrées vagues ! On a une plage pour nous tout seuls.




















Le soir on va prendre l'apéritif chez Mme le Maire, Pauline, une cousine d'Armand. On rentre ensuite manger au centre d'accueil, où du "poulet bicyclette" (celui après lequel on court pour en faire notre repas !), avec du riz et des épinards nous attendent.

Notre épopée au Cameroun : inauguration des salles de classes

6 septembre

 


On a rendez vous à 9h à l'école pour l'inauguration. 9h30, toujours personne et les gens semblent à peine s'affairer pour installer quelques chaises dans l'église, où aura lieu la cérémonie. On décide donc d'aller suivre la classe avec les enfants. Servane assiste a un cours de CE1 sur les astres : "un astre est un objet visible qui se déplace dans l'univers. L'univers est une étendue vaste et sans limite. Les principaux astres sont : la terre, le soleil, les
étoiles, la lune". Coraline apprend l'écriture des lettres en chiffre avec des CE2. Antoine fait de l'anglais avec des CM1 : "it is nice to be in school once again. Nice to see you after three months of break !" Armelle est avec des CE1 et apprend les composants du texte : le titre, les paragraphes, les signes de ponctuation, puis avec des CM2 qui apprennent ce qu'est la patrie : "ma patrie c'est le pays où je suis né...".


 



On leur fait aussi faire des dessins pour ramener chez nous. Pendant la récré certains ont un sandwich, d'autres peuvent acheter quelque chose à manger pour 100 Francs CFA. Ça court partout dans la cour. A 11h, c'est enfin l'inauguration. Tous les enfants sont installés dans l'église. Le vicaire, qui représente l'évêque (qui finalement n'a pas pu être présent) et le "céduc" (conseillé à l'éducation) qui représente le ministre de l'éducation sont là. Un enfant nous offre un bouquet de fleurs. Chacun fait un petit discours, puis Armelle présente un peu l'historique de l'association ainsi que les différentes actions qui on été menées pour récolter l'argent et les fournitures scolaires. Des enfants nous remettent symboliquement une petite bouteille d'eau de source du mont Cameroun, et on nous adresse le souhait d'avoir un système d'eau potable pour les enfants de l'école. Message reçu !




On assiste à la sortie des classes, très militaire, avec la descente des couleurs. Il n'y a pas école le mercredi après midi. Vers 13h on nous emmène à l'évêché, où nous sommes attendus pour déjeuner avec l'évêque : du poisson, des pommes de terres, et de l'ananas (du jardin !) en dessert. On visite aussi "les jardins" de l'évêché : il y a une plantation d'ananas, un bassin où on élève des poissons, et une porcherie. L'évêque nous explique que c'est un "élevage pastoral" : il élève des cochons et les fait se reproduire, pour ensuite donner les petits aux prêtres des petites paroisses alentour, qui pourront à leur tour avoir un petit élevage et nourrir leurs paroissiens

















On sort de table vers 15h, retour à la résidence. On dit au revoir à Armand qui nous quitte pour retourner en bus à Douala, d'où il décolle ce soir. Nicky nous emmène nous balader : on va voir la Marina, avec des bateaux des pêcheurs les plus riches, qui font des concours de pêche au merlin blanc une fois par an. On continue, jusqu'au monument des Batangas, qui commémorent les cent ans de l'arrivée de ce peuple ici par la mer. À coté il y a un phare. On en profite pour tremper les pieds dans l'eau.


Nicky nous montre comment ouvrir des badames, cette sorte de grosse amande, dans lesquels on trouve une cacahuètes allongées. C'est très bon ! On continue notre balade dans le quartier des Batangas jusqu'à la statue d'un Général. On s'arrête dans un autre "musée" tenu par un type qui a l'air d'être assez cultivé et qui nous dit qu'il suit le tour de France tous les ans, parce qu'il peut voyager en France sans bouger de chez lui. Il nous explique un peu les différents objets qu'il a : des lampes à huile, des cruches à eau censées  déterminer l'héritier dans les familles polygames, des passeports : petits masques en terre cuite que les gens portaient autour du coup quand ils voyageaient. C'est très intéressant. On rentre chez nous pour notre dernier repas : du poisson avec des frites maison et des bananes plantin ! Dehors il y a des nuages de chauves souris qui semblent migrer vers le sud.

Notre épopée au Cameroun : l'aventure continue à Yaoundé

7 septembre

Dernier petit dej' et on charge la voiture que Nicky nous a trouvée. Les sœurs nous ont préparé des sandwichs pour la route : des sandwichs aux œufs (sous forme d'omelette) et d'autres aux sardines. On s'arrête à l'évêché dire au revoir à l'évêque. Mais... à quel moment a-t-on cru qu'on ne serait que 5 dans cette voiture ?! On emmène aussi une sœur avec nous. Rebelote, on "bache" à 4 à l'arrière. On commence à avoir l'habitude. Yaoundé, nous voila ! 

5h plus tard... on arrive dans les bouchons de Yaounde. On se fait arrêter pas un policier qui demande nos pièces d'identité (mais qui ne s'inquiète pas que l'on soit 4 à l'arrière, sans ceinture et surchargés). On continue notre route à travers la ville. La circulation est infernale comme d'habitude (voir pire). On arrive chez Maman Thérèse par une piste en terre orange. Il y a une couche de poussière sur tout ce qui est autour : les petites baraques, les étales, les voitures, et les gens qui sont la depuis trop longtemps. Cédric (un neveu d'Armand) et Annick (la fille de Thérèse) nous attendent. Cédric sera notre guide. Annick nous fait visiter la maison et nous installe dans nos chambres. On a un peu de temps pour préparer la réunion avec l'association OPEN Cameroun (l'Observatoire de la presse étrangère et nationale) à 18h. On est accueilli par un petit comité : M. Hervé Moudourou en costume-cravate, le secrétaire exécutif d'OPEN (actuellement conseiller a la présidence, rien que ça), Jean Claude géographe et politiste, coordinateur de OPEN, Brice un jeune journaliste responsable communication, Gustave un jeune informaticien webmaster de OPEN, Audrey historienne et conseillère des programmes pour OPEN, Juliette au "communication departement" et Nadia responsable des finances de OPEN. Chacun se présente et présente son association puis on échange autour de différentes questions. C'est quand même une autre échelle : c'est une grosse association qui fait des actions au niveau national (par exemple un concours d’innovation inter-universitaire au Cameroun) mais l'échange très intéressant.
On rentre manger en famille... du poisson et du manioc.


Notre épopée au Cameroun : Yaoundé, suite de la découverte

8 septembre


On se lève tranquillement, et après le petit déjeuner, Cédric nous emmène faire un tour dans le quartier. C'est une vraie fourmilière. Il y a des petites boutiques et des vendeurs ambulants tout le long des rues principales. On traverse le marché : d'abord un petit marché caché pour les vendeurs qui ne veulent pas payer d'emplacement, puis le marché principal. C'est immense et l'odeur est moins désagréable qu'à Douala. Il y a de tout : de la bouffe sous toutes ses formes, et a peu près tout ce qui est vendable. On est alpagués de partout. On a aussi notre première demande en mariage : "Hé moi je vous épouse toutes les trois !". Oui voilà ! On bouffe quand même pas mal de poussière.
On rentre à la maison, puis on repart en voiture pour aller déjeuner chez Nathalie, "maman Nanou", la grande sœur d' Armand. Encore une fois on est très bien accueilli. Elle nous a préparé des œufs mimosa, des petites brochettes de bœuf légèrement pimentées, du poulet braisé égorgé le matin même, des pommes de terre vapeur et des bananes plantain en rondelle. C'est délicieux. En dessert une énorme salade de fruits pastèque-ananas. On discute avec Nathalie autour du repas.

On a ensuite rendez-vous à 14h au musée ethnographique et d'histoire du peuple de la foret d'Afrique centrale. On y retrouve deux membres de OPEN qui nous accompagnent. On rencontre la propriétaire et fondatrice de ce musée, Thérèse Fouda, une dame âgée très cultivée qui a étudié à Paul Sabatier à Toulouse. On a le droit à une visite guidée privée du musée. C'est très intéressant. On découvre les traditions du peuple Beti, des masques, des armes, des objets de cuisine, des paniers. On finit par une photo de famille et on repart pour la maison en faisant un tour par le quartier ou réside Cédric pour saluer ses sœurs. A la maison, on attend que Thérèse rentre d'une réunion pour passer à table : du porc avec une sauce a la tomate aux épices locales, des bananes plantain et du koki, mélange de haricots écrasés avec des épices, cuits dans des feuilles de bananier.


Notre épopée au Cameroun : Yaoundé

9 septembre

On est réveillé par Thérèse qui nous a préparé le petit déjeuner : de la bouillie de maïs servie dans une théière avec des beignets chauds. C'est bon, mais c'est lourd !
Lorsque Cédric arrive, nous prenons la route pour le marché de l'artisanat avec la voiture. Pour y aller on passe par le marché central de Yaoundé. Un vrai bazar : il y a des vendeurs partout. On ne s'arrête pas, on continue vers le marché de l'artisanat. C'est sur une petite place où les stands poussiéreux forment un U. Alors là, c'est pire qu'au marché normal : on se fait littéralement sauter dessus par les vendeur (pour ne pas dire harceler). Chaque vendeur insiste pour que l'on passe dans sa petite cabane. Bien sûr chacun va nous faire la meilleur offre. Certains stands vendent des masques, d'autres des bijoux, d'autres des sacs, d'autres des vêtements, d'autres encore des instruments de musique. On fait nos achats, Cédric négocie avec nous les prix, et on finit par s'en aller quand ça devient trop oppressant. C'est dommage parce que c'est contre productif pour eux, on aurait volontiers passé plus de temps et peut-être acheter deux ou trois autres petites choses mais là c'est vraiment fatiguant.
On est reçu a 13h chez Blandine Moudourou, la femme de Hervé Moudourou que l'on a rencontré à OPEN, dans une maison (très) chic du quartier Bastos. Une grande maison avec un grand jardin très fleuri. Un petit havre de paix. C'est une amie d'Armand et elle est extrêmement gentille et très accueillante. Elle est professeur au lycée français de Yaoundé et nous explique un peu comment il fonctionne. Elle nous sert des jus de fruits frais d'ananas, et un mélange ananas-carotte. On mange dans le jardin (c'est la première fois ici). Elle nous dis qu'il fait très chaud en ce moment pour la saison, et que la saison des pluies devrait être commencée, une autre marque du réchauffement climatique, en cette période d'ouragan. En entrée il y a une salade d'avocats avec du capitaine (poisson) fumé, puis des brochettes de bœuf et de porc avec des bananes plantain. En dessert de la papaye solo, de l'ananas et des yaourts maison. 

On se dirige ensuite vers le parc Sainte Anastasie, un petit parc très sympathique où l'on paye l'entrée et le droit de faire des photos 2000 CFA (3 euros). On peut aussi y faire un pic-nique pour 10000 CFA (15 euros) ou venir y faire des photos de mariage pour 25000 (38 euros). Servane est un peu malade. On rentre a la maison se poser et prendre une douche. Pour dîner, on va manger du poisson et du poulet braisé dans un "snack", sorte de petit restaurant de rue : on choisit son poisson parmi les différentes espèces qui sont présentées (maquereau, bar, capitaine, sole et autre) ou un morceau de poulet. Pendant qu'on le fait griller, on peut s'installer au bar adjacent et commander à boire. On profite de la musique live, où un chanteur et une chanteuse nous chantent "Il est venu le temps des cathédrales", ainsi que du Céline Dion, et du Lara Fabian, "elle a les yeux revolver", "savoir aimer", mais aussi des chansons africaines qui donnent envie de danser. Les poissons et poulet braisés nous sont ensuite servis à table accompagné de...(je vous le donne en mille)...bananes plantain et manioc. La tradition voudrait que l'on mange avec les doigts, mais on nous propose quand même des fourchettes (ouf !). On passe une bonne soirée.