samedi 30 septembre 2017

Notre épopée au Cameroun : cap sur Kribi

4 septembre


Lundi matin, la messe est a 6h à l'église de la paroisse St Marc. Il y a beaucoup de monde dans cette église aux allures de hangar, que les paroissiens ont financé eux même. Les chants sont joyeux et rythmés. C'est aussi le jour de la rentrée des classes. Après la messe on va petit-déjeuner chez Papa Charles. Du pain avec du "beurre" camerounais (des avocats en cube avec des oignons blancs), une omelette aux oignons, de la papaye, café et tisane à la citronnelle fraîche. On rentre chez maman Antoinette pour récupérer les euros que l'on apportés et que l'on va changer en francs CFA. Marie-Chantal (une sœur de maman Antoinette) arrive avec un sac de course en plastique noir, duquel elle sort une liasse de billets de 10000 francs CFA. Franchement, pourquoi s'embêter à aller dans un bureau de change ?! 2000 euros c'est 163000 franc CFA. En coupures de 10000. On change aussi un peu d'argent de poche pour nous.

Ensuite Marie-Chantal et Papa Charles nous emmènent au marché. Armand y retrouve sa sœur Mimi Nadège avec sa petite fille de 6 mois Élisabeth. Papa Charles nous guide à travers les étals et nous montre tout ce qu'il y a voir. Les étals de poissons frais et de poissons fumés (carbonisés serait plus exact), les légumes, le manioc, du minyombo (du manioc enveloppé dans des feuilles de bananier). Le plus surprenant c'est sûrement les étals de charbon, où l'on peut acheter son seau de charbon. On déambule parmi les boutiques de vêtement "afritude". C'est extrêmement étrange d'entendre les gens dire "Salut les blancs !". Quelques femmes s'agacent que l'on prenne des photos mais Armand calme le jeu.

Nous allons ensuite effectuer la première visite de notre programme : l'hôpital du district. Alors là, c'est un peu comme dans les documentaires : plein de gens assis sur des bancs, qui semblent tous être là depuis des heures. Les bâtiments forment un rectangle avec une cour au milieu. Quand on passe devant certaines salles, on peut voir des dizaines de lits d'hôpital entassés. Nous sommes accueillis par la secrétaire générale et un jeune docteur qui nous exposent le fonctionnement de l'hôpital et les problèmes qu'ils rencontrent, notamment en terme d'assurance maladie : beaucoup de gens ne sont pas assurés et n'ont pas les moyens de payer des frais médicaux. Leur politique ici, c'est de les opérer quand même, et de s'arranger après. Ils nous parlent surtout des accouchements et des césariennes qui sont très problématiques, avec une mortalité infantile très élevée. C'est un hôpital qui fonctionne avec 250 personnes 24h sur 24. Il nous dit aussi qu'il reçoivent des subventions "au mérite", et qu'ils ont programme sur la qualité de leur fonctionnement.

À midi, nous mangeons les restes du buffet de la veille. Il y aurait encore assez de nourriture pour deux autres repas. On a déjà l'impression de passer notre temps à manger ! Une dernière conversation avec maman Antoinette dans le salon, où elle nous parle de sa vie, de ses voyages et de ses "enfants". Ce sont des gens très croyant et il y a rarement une phrase qui ne se termine par "Dieu vous bénisse" ou "avec la grâce de Dieu".


Le chauffeur de l’évêque de Kribi, Karol, arrive avec son pick-up. Après avoir mangé un morceau, on le charge avec toutes les valises. On se retrouve de nouveau serrés à 4 sur la banquette arrière. C'est pour mieux être dans l'ambiance. Les 3 h de route entre Douala et Kribi vont être longues ! Encore une fois, on est frappé par l'anarchie sur la route. Il semble n'y avoir aucune règle, et le klaxon est ton meilleur ami. On est à peine parti que le pneu d'un camion éclate juste devant nous : nous sommes les seuls à sursauter et le camion ne s'arrête même pas ! On sort petit a petit de Douala et on arrive sur la nationale 3 qui va a Kribi. Même sur cette grande route où on roule à 90, il y a des gens qui marchent, ou même qui qui dorment, qui réparent leur moto ou qui vendent des bananes sur le bord de la route. Mais vraiment sur le bord de la route, pas 2 m a coté. Au péage il y a plein de vendeurs avec des bassines sur la tête qui veulent nous vendre des noisettes ou des gâteaux. Tout le long de la route jusqu'à Kribi, c'est une forêt dense et très verte qui borde la route. Armand nous apprend a reconnaître les palmiers, les bananiers, les cocotiers, les safoutiers, les avocatiers, les manguiers et les bambous gigantesques.
On fini par entrer dans le diocèse de Kribi et par arriver à l’évêché. C'est un grand bâtiment qui est neuf. On est bien accueilli et on nous installe dans des fauteuils avec une télé géante, et des rafraîchissements. L’évêque va nous recevoir. C'est un jeune évêque très sympathique. Il nous remercie pour ce que l'on a fait pour cette école. "L'éducation pour moi est ma priorité. Je suis moi même enseignant [...] pour moi c'est une sensibilité et une priorité. Notre diocèse dans ce domaine a des lacunes et il nous faut des volontés." Puis on parle du programme des quelques jours ici.
On décharge les valises de fournitures et le chauffeur de l'évêque nous conduit dans notre lieu de résidence, dans un centre d'accueil tenu par des sœurs. On loge dans des petites chambres de 2. On se réjouit qu'il y ait une moustiquaire !.. puis on se rend compte qu'il y a un jour de 5 cm sous la porte. Bon, et bien il va falloir mettre la dose de produit... Après une bonne douche (froide) pour certains, on passe à table. Au menu poisson entier et bananes plantain. Un régal.


 


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