4 septembre
Lundi matin, la
messe est a 6h à l'église de la paroisse St Marc. Il y a beaucoup
de monde dans cette église aux allures de hangar, que les
paroissiens ont financé eux même. Les chants sont joyeux et rythmés.
C'est aussi le jour de la rentrée des classes. Après la messe on va
petit-déjeuner chez Papa Charles. Du pain avec du "beurre"
camerounais (des avocats en cube avec des oignons blancs), une
omelette aux oignons, de la papaye, café et tisane à la citronnelle
fraîche. On rentre chez maman Antoinette pour récupérer les
euros
que l'on apportés et que l'on va changer en francs CFA. Marie-Chantal
(une sœur de maman Antoinette) arrive avec un sac de course
en plastique noir, duquel elle sort une liasse de billets de 10000
francs CFA. Franchement, pourquoi s'embêter à aller dans un bureau de
change ?! 2000 euros c'est 163000 franc CFA. En coupures de 10000. On
change aussi un peu d'argent de poche pour nous.
Ensuite Marie-Chantal et Papa Charles nous emmènent au marché. Armand y retrouve
sa sœur Mimi Nadège avec sa petite fille de 6 mois Élisabeth. Papa
Charles nous guide à travers les étals et nous montre tout ce
qu'il y a voir. Les étals de poissons frais et de poissons fumés
(carbonisés serait plus exact), les légumes, le manioc, du minyombo
(du manioc enveloppé dans des feuilles de bananier). Le plus
surprenant c'est sûrement les étals de charbon, où l'on peut acheter
son seau de charbon. On déambule parmi les boutiques de vêtement
"afritude". C'est extrêmement étrange d'entendre les gens dire "Salut
les blancs !". Quelques femmes s'agacent que l'on prenne des
photos mais Armand calme le jeu.
Nous allons ensuite effectuer la première visite de notre programme :
l'hôpital du district. Alors là, c'est un peu comme dans les
documentaires : plein de gens assis sur des bancs, qui semblent tous
être là depuis des heures. Les bâtiments forment un rectangle avec
une cour au milieu. Quand on passe devant certaines salles, on peut voir des dizaines de lits d'hôpital
entassés. Nous sommes accueillis par la secrétaire générale et un jeune
docteur qui nous exposent le fonctionnement de l'hôpital et les
problèmes qu'ils rencontrent, notamment en terme d'assurance
maladie :
beaucoup de gens ne sont pas assurés et n'ont pas les moyens de
payer des frais médicaux. Leur politique ici, c'est de les
opérer quand même, et de s'arranger après. Ils nous parlent surtout
des accouchements et des césariennes qui sont très problématiques, avec
une mortalité infantile très élevée. C'est un hôpital qui fonctionne
avec 250 personnes 24h sur 24. Il nous dit aussi qu'il reçoivent des
subventions "au mérite", et qu'ils ont programme sur la qualité de leur
fonctionnement.
À midi, nous mangeons les
restes du buffet de la veille. Il y aurait encore assez de nourriture
pour deux autres repas. On a déjà l'impression de passer notre
temps à manger ! Une dernière conversation avec maman Antoinette dans
le salon, où elle nous parle de sa vie, de ses voyages et de ses
"enfants". Ce sont des gens très croyant et il y a rarement
une phrase qui ne se termine par "Dieu vous bénisse" ou
"avec la grâce de Dieu".
Le chauffeur de l’évêque de Kribi, Karol, arrive avec son pick-up. Après avoir mangé un
morceau, on le charge avec toutes les valises. On se retrouve de
nouveau serrés à 4 sur la banquette arrière. C'est pour mieux être
dans l'ambiance. Les 3 h de route entre Douala et Kribi
vont être longues ! Encore une
fois, on est frappé par l'anarchie sur la route. Il semble n'y avoir
aucune règle, et le klaxon est ton meilleur ami. On est à peine parti
que le pneu d'un camion éclate juste devant nous : nous sommes les seuls
à sursauter et le camion ne s'arrête même pas ! On sort petit a petit
de Douala et on
arrive sur la nationale 3 qui va a Kribi. Même sur cette grande route
où on roule à 90, il y a des gens qui marchent, ou même qui qui
dorment, qui réparent leur moto ou qui vendent des bananes sur le
bord de la route. Mais vraiment sur le bord de la route, pas 2 m a
coté. Au péage il y a plein de vendeurs avec des bassines sur la tête
qui veulent nous vendre des noisettes ou des gâteaux. Tout le long
de la route jusqu'à Kribi, c'est une forêt dense et très verte qui
borde la route. Armand nous apprend a reconnaître les palmiers, les
bananiers, les cocotiers, les safoutiers, les avocatiers, les manguiers
et les bambous gigantesques.
On fini par entrer
dans le diocèse de Kribi et par arriver à l’évêché. C'est un
grand bâtiment qui est neuf. On est bien accueilli et on nous
installe dans des fauteuils avec une télé géante, et des rafraîchissements. L’évêque va nous recevoir. C'est un jeune évêque
très sympathique. Il nous remercie pour ce que l'on a fait pour cette école. "L'éducation pour moi est ma priorité. Je suis moi même
enseignant [...] pour moi c'est une sensibilité et une priorité.
Notre diocèse dans ce domaine a des lacunes et il nous faut des
volontés." Puis on parle du programme des quelques jours ici.
On décharge les
valises de fournitures et le chauffeur de l'évêque nous conduit dans
notre lieu de résidence, dans un centre d'accueil tenu par des
sœurs. On loge dans des petites chambres de 2. On se réjouit qu'il y
ait une moustiquaire !.. puis on se rend compte qu'il y a un jour de 5 cm
sous la porte. Bon, et bien il va falloir mettre la dose de produit...
Après une bonne douche (froide) pour certains, on passe à table. Au
menu poisson entier et bananes plantain. Un régal.
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